Le taux d’imposition de chaque contribuable est calculé en fonction de la totalité de ses revenus annuels (salaires, revenus issus de patrimoine, plus-values, etc.) indiqués lors de sa dernière déclaration de revenus. Le montant prélevé à la source est calculé à partir du salaire net imposable, une fois les cotisations sociales et la part déductible de la CSG enlevées. Les éventuelles pensions alimentaires sont également déduites lors du calcul. Le pourcentage calculé est envoyé aux collecteurs concernés et prélevé sur les revenus du contribuable chaque mois.
Astuce : Pour connaître votre taux, reportez-vous à votre relevé d’imposition.
Combien est prélevé sur le revenu de chaque contribuable ?
Le pourcentage prélevé sur chaque revenu est propre à chaque contribuable. À en juger par la base du barème utilisé pour les contribuables célibataires sans enfant, le montant prélevé chaque mois est nul lorsque le salaire mensuel imposable est inférieure à 1 440 euros (en métropole). Il s’élève jusqu’à 43 % pour les foyers avec un revenu mensuel de plus de 48 967 euros € imposable.
Si vous êtes marié ou pacsé, il est possible de choisir un taux de prélèvement commun au foyer, un taux neutre (commun également) ou un taux individualisé, s’il existe une grande différence entre vos revenus et ceux de votre conjoint(e). Ces taux individualisés permettent in fine de prélever l’impôt des deux membres du couple en « lissant » leur contribution selon leurs revenus. Ce taux individualisé n’impacte pas le montant total de l’impôt qui est dû.
Le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu : quid de la confidentialité ?
Afin de respecter la confidentialité des revenus du foyer aux yeux de l’employeur, un taux d’imposition neutre est proposé au choix, à la place du taux normal. Grâce à ce système, le salarié ne divulgue aucune information à son employeur et celui-ci applique le taux correspondant à la rémunération de son employé. C’est l’administration fiscale qui est alors en charge de :
calculer le taux de prélèvement et le communiquera au tiers versant les revenus ;
répondre aux demandes des contribuables souhaitant moduler leur taux de prélèvement à la source ;
recevoir les déclarations de revenus ;
calculer le montant de l’impôt final ;
réceptionner le paiement du solde d’impôt ou reverser le trop-perçu.
Quels sont les différents taux de prélèvement ?
Pour résumer, il existe trois taux de prélèvement différents pour l’impôt à la source : le taux personnalisé, neutre et individualisé.
Il s’agit du taux de base indiqué sur toutes les déclarations d’imposition reçues fin juillet - début août 2022. Comme son nom l’indique, il est propre à chaque foyer et est calculé selon les revenus déclarés.
Ce taux s’adresse aux personnes ne souhaitant pas que leur employeur connaisse leur situation fiscale ainsi qu’aux primo-déclarants n’ayant pas de base de revenus sur laquelle s’appuyer pour bénéficier d’un taux personnalisé. Il se rapproche du barème d’un célibataire sans enfant, avec un seul salaire. À l’issue de l’année fiscale, si le prélèvement est jugé insuffisant par rapport aux revenus du contribuable, ce dernier devra régler la différence à l’administration. À l’inverse, le surplus payé lui sera restitué.
Ce taux concerne les couples mariés ou pacsés, soumis à une imposition commune des revenus du foyer. Un taux commun leur est attribué. Or, ce taux ne prend pas en compte les différences de salaires éventuels au sein du couple. Pour davantage d’équité, le taux individualisé permet aux conjoints d’avoir un taux correspondant à leurs revenus respectifs.
Changement de situation : comment ça marche ?
Le taux de prélèvement n’est pas définitif. Il peut être mis à jour en cas de changement significatif de situation, comme une augmentation ou une baisse de revenus, un mariage, un divorce, une naissance, un décès, un départ à l’étranger, ou une perte d’emploi, notamment. L’avantage principal du prélèvement à la source est la mise à jour des données et des prélèvements en temps réel plutôt qu’en décalé d’une année sur l’autre. Il suffit de contacter l’administration fiscale pour prévenir du changement. Le centre d’impôt recalcule et communique à qui de droit le nouveau taux qui sera prélevé sur les revenus. Dans tous les cas, chaque année en septembre le taux pourra être mis à jour après la déclaration annuelle de revenus.
Faut-t-il toujours effectuer une déclaration de revenus ?
Le prélèvement à la source n’annule pas la déclaration de revenus réalisée chaque année, sur Internet sur le site impots.gouv.fr ou sur papier pour les personnes sans accès internet ou avec difficultés d’accès. Cette déclaration permet de mettre à jour le taux de prélèvement pour les personnes n’ayant pas déclaré leur changement de situation en temps réel, et d’octroyer des crédits d’impôt le cas échéant. Cette déclaration de revenus a lieu chaque année, courant mai-juin.
Prélèvement à la source et crédit d'impôt : comment ca marche ?
Gardes d’enfants, dons aux associations, investissements locatifs et autres travaux de rénovation énergétique, ces différents éléments permettent de bénéficier de réductions d’impôts. Les contribuables ayant eu recours à l’un de ces dispositifs bénéficient d’une réduction voire d’un crédit d’impôt. Une avance de 60 % sera versée dès janvier 2019 aux contribuables ayant droit à un crédit d’impôt sur des dépenses survenues en 2018. Cet acompte concerne :
L’emploi d’un salarié à domicile ;
La garde d’enfant ;
Les dépenses pour le logement en EHPAD ;
L’investissement locatif ;
Les dons à des associations.
Le solde d’acompte sera ensuite versé à partir de juillet 2019, lors de la déclaration de revenus. Les autres dispositifs permettant de bénéficier d’une réduction ou d’un crédit d’impôt seront traités en juillet 2019, pour une éventuelle restitution complète.
Comment se déroule le prélèvement à la source pour les revenus fonciers ?
Pour les propriétaires bailleurs, l’impact du prélèvement à la source est sensiblement similaire à celui des salariés. Les revenus fonciers perçus en 2019 sont soumis à un acompte d’impôt prélevé directement sur le compte en banque du propriétaire. Les acomptes sont prélevés chaque mois (au plus tard le 15) ou chaque trimestre (les 15 février, 15 mai, 15 août et 15 novembre).
L’option trimestrielle peut être enclenchée sur votre espace personnel sur le site des impôts ou auprès de votre centre des finances publiques avant le 1er octobre.
Principal impact du prélèvement à la source pour les propriétaires bailleurs : en étant calculé sur vos revenus fonciers N-2 et N-1, il ne s’adapte pas automatiquement à vos changements de situation.
Par exemple, si vous connaissez un déficit foncier une année, vous n‘aurez pas d’acompte d’impôt à payer l’année suivante. Idem pour l’année où vous deviendrez propriétaire bailleur, puisque vous n’aurez encore déclaré aucun revenu.
Si vous ne percevez plus aucun loyer – en fin de location par exemple – vous pouvez demander à l’administration fiscale de suspendre les acomptes d’impôt. Cela sera effectif dès le mois suivant. Cette démarche se réalise sur votre espace personnel sur le site des impôts, ou auprès de votre centre des finances publiques.
Qui contacter en cas de besoin ?
L’administration fiscale reste le seul interlocuteur à contacter en cas de questions supplémentaires sur le prélèvement à la source. Le collecteur de l’impôt (employeur, caisse de retraite, Pôle Emploi, etc.) n’est pas habilité à vous répondre. Rendez-vous dans votre centre d’impôt ou contactez-le directement par e-mail. L’adresse est indiquée sur votre relevé d’imposition. Autre moyen de contacter l’administration fiscale : la messagerie de votre espace particulier sur le site impots.gouv.fr. Enfin, un numéro de téléphone a été mis en place pour tous les contribuables désireux de connaître les spécificités du dispositif. Il s’agit du 0811 368 368 (prix d’un appel et 0,06 € par minute).