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Peut-on habiter dans son investissement locatif ?

Peut-on habiter dans son investissement locatif ?

Publié le 20/02/25

13 minutes 58

Défiscalisation
Investissement locatif

L'investissement locatif est une stratégie populaire pour se constituer un patrimoine immobilier et générer des revenus passifs. Cependant, une question récurrente se pose: est-il possible, voire avantageux, d'habiter dans son propre investissement locatif ? Cette problématique soulève de nombreux enjeux, tant sur le plan financier que légal et fiscal, notamment en ce qui concerne le bail locatif. Dans cet article, nous explorerons en détail les avantages et les inconvénients de résider dans son bien locatif, les conditions légales à respecter, ainsi que l'impact sur la rentabilité de l'investissement.

Introduction

L'investissement locatif est une stratégie populaire pour se constituer un patrimoine immobilier et générer des revenus passifs. Cependant, une question récurrente se pose: est-il possible, voire avantageux, d'habiter dans son propre investissement locatif ? Cette problématique soulève de nombreux enjeux, tant sur le plan financier que légal et fiscal, notamment en ce qui concerne le bail locatif.

 Dans cet article, nous explorerons en détail les avantages et les inconvénients de résider dans son bien locatif, les conditions légales à respecter, ainsi que l'impact sur la rentabilité de l'investissement. Nous examinerons également des cas concrets et proposerons des outils pour vous aider à prendre une décision éclairée. Que vous soyez un investisseur chevronné ou que vous envisagiez votre premier achat immobilier, cette analyse vous fournira les clés pour comprendre les implications de vivre dans votre investissement locatif, y compris les aspects liés au bail.

Un projet d'immobilier locatif en tête ?

Avantages de résider dans son investissement locatif

Réduire les coûts de logement

Habiter dans son investissement locatif peut permettre de réaliser des économies substantielles sur les frais de logement au fil du temps. Au lieu de payer un loyer à un propriétaire tiers ou de signer un bail pour un autre logement, vous utilisez le montant du remboursement de votre prêt immobilier pour vous loger. Cette stratégie peut s'avérer particulièrement intéressante dans les zones où les loyers sont élevés par rapport aux mensualités d'un crédit immobilier.

Par exemple, si vous avez acheté un appartement pour 250 000 euros avec un prêt sur 20 ans à 2 % d'intérêt, votre mensualité serait d'environ 1 270 euros. Si le loyer moyen pour un bien similaire dans votre zone est de 1 500 euros, vous économiseriez 230 euros par mois, soit 2 760 euros par an. Sur 5 ans, cela représente une économie de 13 800 euros, sans compter la part de capital que vous aurez remboursée sur votre prêt.

De plus, en tant que propriétaire-occupant, vous bénéficiez d'un meilleur contrôle sur vos charges locatives et pouvez optimiser certains coûts liés à l'entretien du bien. Cette approche peut contribuer à améliorer votre capacité d'épargne à long terme et vous permettre de réinvestir dans d'autres projets immobiliers ou financiers.

Maximiser la rentabilité à long terme

Vivre dans son investissement locatif peut être une stratégie pour maximiser la rentabilité à long terme. En occupant le bien pendant un certain temps avant de le mettre en location, vous pouvez profiter de l'appréciation potentielle de sa valeur tout en remboursant votre prêt immobilier.

Cette période d'occupation peut aussi vous permettre d'effectuer des travaux d'amélioration à moindre coût, augmentant ainsi la valeur locative future du bien. Par exemple, si vous investissez du temps et de l'argent dans la rénovation de la cuisine et de la salle de bain, vous pourriez potentiellement augmenter le loyer mensuel de 150 à 200 euros, soit une augmentation annuelle de 1 800 à 2 400 euros. Sur une période de 10 ans, cela représenterait un gain supplémentaire de 18 000 à 24 000 euros, sans compter l'augmentation de la valeur du bien lui-même.

De plus, votre connaissance approfondie du logement et du quartier vous aidera à mieux le valoriser auprès de futurs locataires, ce qui peut se traduire par un meilleur rendement locatif à long terme.

Flexibilité en cas de changement de situation personnelle

L'un des avantages majeurs de cette approche est la flexibilité qu'elle offre en cas de changement de situation personnelle ou professionnelle. Si vous décidez de déménager pour des raisons familiales ou de carrière, vous pouvez facilement mettre le bien en location et générer des revenus locatifs.

Cette flexibilité peut s'avérer précieuse dans un contexte économique incertain, offrant une sécurité financière supplémentaire et la possibilité de s'adapter rapidement aux évolutions de votre vie personnelle. Par exemple, si vous obtenez une opportunité professionnelle dans une autre ville, vous pouvez déménager rapidement tout en conservant votre investissement immobilier qui devient alors une source de revenus passifs.

De plus, si vous avez initialement acheté le bien dans le cadre d'un dispositif de défiscalisation comme la loi Denormandie, vous pouvez envisager de l'occuper une fois la période d'engagement locatif terminée, optimisant ainsi les avantages fiscaux tout en conservant la possibilité d'en faire votre résidence principale à terme.

Risques et inconvénients de vivre dans son investissement locatif

Complications légales et fiscales

Résider dans son investissement locatif peut entraîner des complications légales et fiscales non négligeables. Sur le plan fiscal, le traitement de votre bien peut changer si vous l'occupez ou le louez sous bail. Les avantages fiscaux liés à l'investissement locatif, comme la déduction des intérêts d'emprunt ou les dispositifs de défiscalisation tels que la loi Denormandie, peuvent être perdus ou réduits pendant la période d'occupation personnelle.

Par exemple, si vous avez investi dans le cadre de la loi Pinel, qui offre une réduction d'impôt allant jusqu'à 21% du prix du bien sur 12 ans, l'occupation personnelle avant la fin de la période d'engagement vous ferait perdre cet avantage fiscal. Pour un investissement de 300 000 euros, cela pourrait représenter une perte d'avantage fiscal de 63 000 euros sur 12 ans. 

De plus, le passage d'une résidence principale à un bien locatif (et vice versa) peut avoir des implications en termes d'imposition des plus-values immobilières. Il est crucial de bien comprendre ces enjeux fiscaux et de consulter un expert-comptable ou un avocat fiscaliste pour optimiser votre situation et éviter tout risque de redressement fiscal.

Impact sur la rentabilité locative

Vivre dans son investissement locatif signifie renoncer temporairement aux revenus locatifs que le bien pourrait générer. Cette perte de revenu doit être soigneusement évaluée par rapport aux économies réalisées sur vos propres frais de logement.

Prenons un exemple chiffré : si votre bien pouvait être loué 1 000 euros par mois, l'occupation personnelle vous fait renoncer à 12 000 euros de revenus locatifs annuels.

Même en tenant compte des charges et de la fiscalité, le manque à gagner reste significatif. Sur une période de 5 ans, cela pourrait représenter une perte de revenu locatif de 60 000 euros brut.

De plus, l'occupation personnelle du bien peut affecter certains indicateurs de rentabilité utilisés par les investisseurs, comme le rendement locatif brut ou le taux de rentabilité interne (TRI) du projet. Par exemple, si vous avez acheté un bien 250 000 euros qui pourrait être loué 1 000 euros par mois, le rendement locatif brut serait de 4,8 % ((12 000 euros / 250 000 euros) x 100). En occupant le bien, ce rendement tombe à 0 % pendant la période d'occupation.

Il est important de recalculer ces indicateurs en tenant compte de la période d'occupation personnelle pour avoir une vision réaliste de la performance de votre investissement.

Restrictions liées aux dispositifs de défiscalisation

De nombreux investisseurs immobiliers utilisent des dispositifs de défiscalisation comme la loi Denormandie ou le statut de Loueur Meublé Non Professionnel (LMNP) pour optimiser leur investissement. Cependant, ces dispositifs imposent généralement des conditions strictes concernant la location du bien, qui peuvent être incompatibles avec une occupation personnelle.

La loi Denormandie, par exemple, exige que le logement soit loué en tant que résidence principale pendant une durée minimale de 6, 9 ou 12 ans. L'occupation personnelle du bien pendant cette période vous ferait perdre les avantages fiscaux et pourrait même vous obliger à rembourser les réductions d'impôts déjà obtenues. Pour un investissement Pinel de 300 000 euros sur 9 ans, la perte de l'avantage fiscal pourrait s'élever à 54 000 euros (18 % du prix du bien).

 De même, le statut LMNP nécessite une mise en location effective du bien meublé. L'occupation personnelle, même temporaire, peut remettre en question le caractère professionnel de l'activité et vous faire perdre les avantages fiscaux associés, comme la possibilité d'amortir le bien et le mobilier.

Il est donc crucial de bien évaluer les implications fiscales et financières avant de décider d'habiter dans un bien initialement destiné à l'investissement locatif, surtout si vous bénéficiez de dispositifs de défiscalisation.

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Conditions pour habiter dans son investissement locatif

Législation et réglementations à respecter

Pour habiter légalement dans votre investissement locatif, plusieurs réglementations doivent être respectées. Tout d'abord, il est essentiel de vérifier les conditions spécifiques liées à votre prêt immobilier. Certains prêts destinés à l'investissement locatif peuvent avoir des clauses restrictives concernant l'occupation personnelle du bien. Par exemple, un prêt locatif peut exiger que le bien soit loué sous bail pendant une période minimale (souvent 3 ans) avant toute occupation personnelle.

De plus, si vous avez bénéficié d'avantages fiscaux liés à l'investissement locatif, vous devez vous assurer que l'occupation personnelle du bien ne contrevient pas aux engagements pris. Dans le cas de la loi Denormandie, par exemple, vous devez respecter une période de location de 6, 9 ou 12 ans avant de pouvoir occuper le bien sans perdre les avantages fiscaux.

Il est également important de vérifier les réglementations locales. Dans certaines zones, notamment touristiques, il peut y avoir des restrictions sur l'usage des biens immobiliers. Par exemple, certaines municipalités imposent des quotas de résidences principales pour limiter les locations saisonnières.

Enfin, n'oubliez pas d'informer les autorités compétentes du changement d'usage de votre bien. Cela peut inclure une déclaration auprès de la mairie pour le changement d'usage, une mise à jour de votre situation auprès des services fiscaux, et une modification de votre contrat d'assurance habitation.

Le non-respect de ces réglementations peut entraîner des sanctions financières, la perte des avantages fiscaux, voire des poursuites judiciaires dans les cas les plus graves. Il est donc crucial de bien se renseigner et, si nécessaire, de consulter un professionnel du droit immobilier avant de prendre la décision d'habiter dans votre investissement locatif.

Exigences des contrats d'assurance

L'occupation de votre investissement locatif nécessite une révision de vos contrats d'assurance. Une assurance habitation classique pour un bien loué ne couvre pas les mêmes risques qu'une assurance pour une résidence principale. Voici les principaux points à considérer :

  1. Changement de statut du bien : Informez votre assureur du changement d'usage du bien. Le passage d'un bien locatif à une résidence principale modifie le profil de risque et donc les garanties nécessaires.

  2. Résiliation de l'assurance Propriétaire Non Occupant (PNO) : Si vous aviez souscrit une assurance PNO, celle-ci devra être résiliée au profit d'une assurance habitation classique.

  3. Ajustement des couvertures : Vérifiez que votre nouvelle police couvre adéquatement votre responsabilité civile en tant qu'occupant. Les garanties vol et dégâts des eaux sont généralement évaluées différemment pour un bien occupé par son propriétaire.

  4. Valeur des biens : Assurez-vous que la valeur de vos biens personnels est correctement couverte. L'occupation personnelle implique souvent la présence de plus de biens de valeur dans le logement.

  5. Options spécifiques : Considérez des options comme la garantie "propriétaire occupant" qui peut offrir des protections supplémentaires adaptées à votre situation.

  6. Déclaration des travaux : Si vous effectuez des travaux d'amélioration avant ou pendant votre occupation, déclarez-les à votre assureur pour ajuster la valeur assurée du bien.

À titre d'exemple, une assurance PNO pour un appartement de 70m² coûte environ 150 euros par an, tandis qu'une assurance habitation pour le même bien occupé par son propriétaire peut coûter entre 200 euros et 400 euros par an, selon les garanties choisies.

Il est crucial de bien ajuster votre assurance, car une couverture inadaptée peut entraîner des refus de prise en charge en cas de sinistre, vous laissant potentiellement face à des coûts importants.

Compatibilité avec les dispositifs de défiscalisation (ex. Loi Denormandie, LMNP)

La décision d'habiter dans votre investissement locatif peut avoir des implications significatives sur les avantages fiscaux dont vous bénéficiez. Voici un aperçu détaillé de la compatibilité avec les principaux dispositifs de défiscalisation :

Loi Denormandie

  • Incompatibilité pendant la période d'engagement : la loi Denormandie exige une mise en location du bien sous bail pendant 6, 9 ou 12 ans.

  • Conséquences de l'occupation : L'occupation personnelle avant la fin de la période d'engagement entraîne la perte des avantages fiscaux et peut obliger au remboursement des réductions d'impôts déjà obtenues.

  • Possibilité après la période d'engagement : Vous pouvez occuper le bien une fois la période d'engagement terminée sans perdre les avantages acquis.

Exemple chiffré : Pour un investissement Pinel de 300 000 euros sur 9 ans, l'avantage fiscal total est de 54 000 euros. L'occupation du bien en année 5 pourrait vous obliger à rembourser 30 000 euros (les 5 ans d'avantages déjà perçus) et à renoncer aux 24 000 euros restants. 

Statut LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel)

  •  Incompatibilité générale : Le statut LMNP exige que le bien soit loué meublé à des tiers.

  • Risques de requalification : L'occupation personnelle, même temporaire, peut remettre en question le caractère professionnel de l'activité.

  • Conséquences fiscales : Perte des avantages fiscaux du LMNP, notamment l'amortissement du bien et du mobilier.

Exemple chiffré : Un bien LMNP de 200 000 euros avec un amortissement sur 25 ans permet de déduire 8 000 euros par an des revenus locatifs. L'occupation personnelle ferait perdre cette déduction, augmentant potentiellement votre imposition sur les revenus fonciers.

Déficit foncier

  • Impact sur le déficit : L'occupation personnelle interrompt la génération de déficit foncier.

  • Conséquences : Impossibilité d'imputer le déficit sur le revenu global (dans la limite de 10 700 euros par an) pendant la période d'occupation.

Stratégies d'optimisation

  1. Planification à long terme : Envisagez l'occupation personnelle après la fin des périodes d'engagement fiscal.

  2. Occupation partielle : Dans certains cas, il peut être possible d'occuper une partie du bien tout en continuant à louer l'autre partie, mais cela nécessite une configuration adaptée et un conseil juridique.

  3. Changement de stratégie : Évaluez si les économies réalisées en habitant le bien compensent la perte des avantages fiscaux.

Études de cas et exemples pratiques

Cas d'un investisseur ayant choisi de résider dans son bien

Prenons l'exemple de Sophie, 35 ans, qui a acheté un appartement neuf de 60m² dans une grande ville française pour 250 000 euros. Initialement, son projet était de le louer immédiatement dans le cadre du dispositif Denormandie. Cependant, face à l'augmentation des loyers dans sa ville, elle a décidé d'y habiter pendant 3 ans avant de le mettre en location.

Données financières

  • Prix d'achat : 250 000 euros

  • Prêt immobilier : 200 000 euros sur 20 ans à 2 % (mensualité de 1 012 euros)

  • Loyer potentiel : 900 euros par mois

  • Charges de copropriété : 100 euros par mois

  • Taxe foncière : 1 200 euros par an

Analyse des résultats financiers et des défis rencontrés

Impact financier

Avantages constatés :

  • Économie de loyer : Sophie économise 900 euros par mois de loyer, soit 32 400 euros sur 3 ans.

  • Travaux d'amélioration : Elle a pu réaliser des travaux d'aménagement à moindre coût, augmentant la valeur locative future du bien de 50 euros par mois.

Inconvénients rencontrés :

  • Perte des avantages fiscaux : Elle a perdu environ 15 000 € de réduction d'impôt sur 3 ans (2% du prix d'achat par an pendant 9 ans).

  • Manque à gagner locatif : Elle a renoncé à environ 32 400 € de revenus locatifs bruts sur 3 ans. 

Bilan financier sur 3 ans

  • Économies réalisées : 32 400 euros (loyers évités)

  • Manque à gagner : 47 400 euros (32 400 euros de loyers + 15 000 euros d'avantages fiscaux)

  • Résultat net : -15 000 euros

Défis rencontrés

  • Complexité administrative : Sophie a dû gérer le changement de statut de son bien auprès des services fiscaux et de sa banque.

  • Assurance : Elle a dû modifier son contrat d'assurance pour refléter son occupation personnelle.

  • Planification de la transition : La préparation de la mise en location après son départ a nécessité une organisation minutieuse.

Leçons tirées

  • Importance de la flexibilité dans la stratégie d'investissement

  • Nécessité de prévoir des scénarios alternatifs dès le départ

  • Valeur de consulter des professionnels (fiscaliste, notaire) avant de prendre des décisions majeures

Bien que le bilan financier soit négatif à court terme, Sophie considère que son choix a été bénéfique. Elle a pu vivre dans un logement neuf, réaliser des travaux à sa convenance, et acquérir une expérience précieuse pour sa future activité de bailleur. De plus, l'appréciation de la valeur du bien pendant cette période (estimée à 5 %) a compensé une partie du déficit financier.

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Simulations financières et outils interactifs

Calculateur de rentabilité en cas de résidence

Pour aider les investisseurs à évaluer l'impact financier de vivre dans leur investissement locatif, voici un exemple de calculateur simplifié :

Entrées

  1. Valeur du bien : 300 000 euros

  2. Loyer mensuel potentiel : 1 000 euros

  3. Charges mensuelles (hors remboursement de prêt) : 200 euros

  4. Mensualité du prêt : 1 200 euros

  5. Durée prévue d'occupation personnelle (en années) : 3

  6. Taux d'imposition marginal : 30 %

  7. Avantages fiscaux annuels liés à la location : 5 000 euros 

Calculs

A. Scénario location :

  • Revenus locatifs annuels : 12 000 euros (1 000 euros × 12)

  • Charges annuelles : 2 400 euros (200 euros × 12)

  • Remboursement prêt annuel : 14 400 euros (1 200 euros × 12)

  • Résultat avant impôt : -4 800 euros

  • Économie d'impôt : 1 440 euros (30 % de 4 800 euros)

  • Avantages fiscaux : 5 000 euros

Résultat net annuel : 1 640 euros

B. Scénario occupation personnelle :

  • Économie de loyer annuelle : 12 000 euros

  • Charges annuelles : 2 400 euros

  • Remboursement prêt annuel : 14 400 euros

Résultat net annuel : -4 800 euros

  • Différence sur la durée d'occupation : (1 640 euros+ 4 800 €) × 3 ans = 19 320 euros

Ce calculateur basique donne une première estimation de l'impact financier. Pour une analyse plus précise, il faudrait intégrer d'autres facteurs comme l'évolution de la valeur du bien, les impôts fonciers, et les coûts de transition entre location et occupation personnelle.

Comparateur des scénarios de location vs. résidence

Pour comparer les scénarios de location immédiate versus résidence suivie de location, considérez les éléments suivants :

Scénario 1 : Location immédiate sur 10 ans

  • Revenus locatifs : 120 000 euros (1 000 euros × 12 mois × 10 ans)

  • Charges et entretien : -24 000 euros (200 euros × 12 mois × 10 ans)

  • Remboursement prêt : -144 000 euros (1 200 euros × 12 mois × 10 ans)

  • Avantages fiscaux : 50 000 euros (5 000 euros × 10 ans) Résultat net : 2 000 euros

Scénario 2 : Résidence 3 ans puis location 7 ans

  • Économie de loyer : 36 000 euros (1 000 euros × 12 mois × 3 ans)

  • Revenus locatifs : 84 000 euros (1 000 euros × 12 mois × 7 ans)

  • Charges et entretien : -24 000 euros (200 euros × 12 mois × 10 ans)

  • Remboursement prêt : -144 000 euros (1 200 euros × 12 mois × 10 ans)

  • Avantages fiscaux : 35 000 euros (5 000 euros × 7 ans)

    Résultat net : -13 000 euros

 Différence entre les scénarios : 15 000 € en faveur de la location immédiate.

 Cependant, ce comparateur simplifié ne prend pas en compte des facteurs importants tels que l'appréciation potentielle du bien, les économies réalisées sur le logement personnel pendant la période d'occupation, ou les avantages non financiers comme la flexibilité et la qualité de vie.

Conseils d'experts

Avis des planificateurs financiers

Les planificateurs financiers soulignent l'importance d'intégrer la décision d'habiter dans son investissement locatif dans une stratégie patrimoniale globale. Voici quelques-uns de leurs conseils :

  1.  Évaluez l'impact à long terme : Ne vous focalisez pas uniquement sur les avantages à court terme. Considérez comment cette décision s'inscrit dans votre plan financier à 10, 20 ou 30 ans.

  2. Diversifiez vos investissements : Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. L'immobilier doit faire partie d'un portefeuille d'investissements diversifié.

  3. Anticipez les changements de vie : Votre situation personnelle et professionnelle peut évoluer. Assurez-vous que votre stratégie reste flexible.

  4. Optimisez votre fiscalité : Travaillez avec un expert fiscal pour minimiser l'impact fiscal de votre décision, que ce soit pendant l'occupation ou lors de la mise en location ultérieure.

  5. Planifiez la transition : Si vous prévoyez d'habiter temporairement dans votre investissement, planifiez soigneusement la transition vers la location pour minimiser les périodes de vacance locative.

Recommandations des avocats spécialisés en immobilier

Les avocats spécialisés en droit immobilier insistent sur plusieurs points cruciaux :

  1. Vérifiez les clauses de votre prêt : Certains prêts immobiliers destinés à l'investissement locatif peuvent interdire ou limiter l'occupation personnelle du bien.

  2. Respectez les engagements fiscaux : Si vous avez bénéficié d'avantages fiscaux liés à l'investissement locatif, assurez-vous de respecter les périodes d'engagement avant d'envisager une occupation personnelle.

  3. Adaptez vos contrats d'assurance : Informez votre assureur du changement d'usage du bien pour garantir une couverture adéquate.

  4. Anticipez les implications en termes de plus-value : Le changement de statut du bien (de résidence principale à bien locatif ou inversement) peut avoir des conséquences sur l'imposition des plus-values en cas de revente.

  5. Documentez tout : Gardez une trace écrite de toutes vos décisions et changements concernant l'usage du bien. Cela pourra s'avérer précieux en cas de contrôle fiscal.

Témoignages de propriétaires ayant fait ce choix

Témoignage de Marc, 42 ans, ingénieur

"J'ai acheté un appartement dans le cadre de la loi Denormandie il y a 7 ans. Après la période obligatoire de location, j'ai décidé d'y emménager. Cela m'a permis de réduire considérablement mes frais de logement tout en conservant un actif qui continue de prendre de la valeur. Le plus grand défi a été de gérer la transition fiscale, mais avec l'aide d'un comptable, j'ai pu optimiser ma situation."

Témoignage de Lucie, 38 ans, entrepreneure

"J'ai initialement acheté un studio comme investissement locatif. Quand j'ai lancé mon entreprise, j'ai décidé d'y vivre pour réduire mes dépenses. Bien que j'aie perdu les revenus locatifs, cette décision m'a permis de traverser une période financière difficile. Aujourd'hui, mon entreprise est stable et j'envisage de remettre le bien en location."

Ces témoignages illustrent la diversité des situations et l'importance d'adapter sa stratégie immobilière à ses circonstances personnelles et professionnelles.

Vous souhaitez investir dans l'immobilier locatif ? Quintésens vous accompagne.

FAQ

Quel montant de revenu locatif pour en vivre ?

Le montant de revenu locatif nécessaire pour en vivre dépend de plusieurs facteurs, notamment votre style de vie, votre localisation et vos charges fixes. En général, il faut viser un revenu locatif net (après charges et impôts) d'au moins 2000 euros à 3000 euros par mois pour envisager d'en vivre confortablement dans la plupart des villes françaises.

Pour atteindre ce niveau de revenu, vous pourriez avoir besoin d'un patrimoine immobilier d'une valeur de 500 000 euros à 1 million d'euros, selon la rentabilité de vos investissements. N'oubliez pas de prendre en compte les périodes de vacance locative, les travaux d'entretien et les imprévus dans vos calculs.

Puis-je habiter mon logement en LMNP ?

En principe, le statut de Loueur Meublé Non Professionnel (LMNP) n'est pas compatible avec l'occupation personnelle du logement. Le statut LMNP exige que le bien soit loué meublé à des tiers dans le cadre d'une activité de location. L'occupation personnelle du logement, même temporaire, peut remettre en question le caractère professionnel de l'activité et vous faire perdre les avantages fiscaux associés au statut LMNP.

Cependant, il existe quelques exceptions :

  • Vous pouvez occuper le logement pendant de courtes périodes entre deux locations, par exemple pour effectuer des travaux.

  • Dans certains cas, il est possible de louer une partie du logement tout en y habitant, mais cela nécessite une configuration particulière et peut complexifier votre situation fiscale.

Il est fortement recommandé de consulter un expert-comptable ou un conseiller en gestion de patrimoine avant d'envisager d'habiter dans un logement en LMNP.

Quels sont les risques de l'investissement locatif ?

L'investissement locatif comporte plusieurs risques qu'il est important de connaître et d'anticiper :

  • Risque d'impayés : Les locataires peuvent avoir des difficultés à payer leur loyer.

  • Vacance locative : Des périodes sans locataire peuvent réduire la rentabilité.

  • Dégradations du bien : Les locataires peuvent causer des dommages au logement.

  • Évolution défavorable du marché immobilier : La valeur du bien peut baisser.

  • Changements législatifs : De nouvelles lois peuvent affecter la rentabilité.

  • Risques fiscaux : Des modifications de la fiscalité peuvent impacter l'investissement.

  • Charges imprévues : Des travaux importants peuvent grever le budget

  • Risque de contentieux : Des conflits avec les locataires peuvent survenir.

  • Risque de taux : Une augmentation des taux d'intérêt peut accroître les mensualités.

  • Mauvaise gestion : Une gestion inefficace peut réduire la rentabilité.

Pour minimiser ces risques, il est crucial de bien se renseigner, de diversifier ses investissements et éventuellement de souscrire à des assurances spécifiques.

Comment vivre de ses investissements immobiliers ?

Vivre de ses investissements immobiliers nécessite une stratégie bien pensée et souvent plusieurs années de constitution de patrimoine. Voici quelques étapes clés :

  • Constituer un portefeuille diversifié de biens immobiliers.

  • Optimiser la rentabilité de chaque bien.

  • Gérer efficacement son parc locatif.

  • Utiliser l'effet de levier du crédit de manière judicieuse.

  • Optimiser sa fiscalité (choix du statut fiscal, dispositifs de défiscalisation).

  • Réinvestir une partie des revenus pour accroître le patrimoine.

  • Planifier à long terme et viser une croissance progressive des revenus.

  • Constituer une épargne de précaution pour les imprévus.

  • Se former continuellement sur le marché immobilier et la législation.

  • Diversifier au-delà de l'immobilier pour plus de sécurité.

En général, il faut compter au moins 5 à 10 ans pour constituer un patrimoine immobilier suffisant pour en vivre confortablement.

Quel est le montant de revenu locatif nécessaire pour en vivre ?

Le montant de revenu locatif nécessaire pour en vivre varie selon les individus et les situations, mais on peut donner quelques repères :

Pour une personne seule : Un revenu locatif net d'environ 2000 euros à 2500 euros par mois peut permettre de vivre confortablement dans la plupart des villes françaises.

Pour un couple : Un revenu locatif net de 3000 euros à 4000 euros par mois peut être suffisant.

À Paris ou dans d'autres grandes métropoles : Ces montants peuvent devoir être augmentés de 20 % à 30 % en raison du coût de la vie plus élevé.

Il est important de noter que ces montants sont des revenus nets, après déduction des charges, des impôts et des provisions pour travaux et vacance locative. Pour atteindre ces niveaux de revenus, un patrimoine immobilier conséquent est généralement nécessaire, souvent de l'ordre de plusieurs centaines de milliers d'euros, voire plus d'un million d'euros selon la rentabilité des biens.

Est-il possible d'habiter son logement en LMNP ?

Bien que le statut de Loueur Meublé Non Professionnel (LMNP) soit principalement conçu pour la location, il existe quelques situations où il est possible d'habiter partiellement son logement en LMNP :

  • Location partielle : Vous pouvez habiter une partie du logement et louer l'autre partie en meublé. Par exemple, dans une maison avec un studio indépendant.

  • Occupation temporaire : Vous pouvez occuper le logement pendant de courtes périodes entre deux locations, par exemple pour effectuer des travaux ou pendant les périodes creuses si c'est une location saisonnière.

  • Changement de statut : Vous pouvez cesser l'activité LMNP pour habiter le logement, mais cela peut avoir des conséquences fiscales importantes, notamment en termes de TVA si vous en avez récupéré lors de l'achat.

Dans tous les cas, il est crucial de consulter un expert-comptable ou un avocat fiscaliste avant de prendre une telle décision, car l'occupation personnelle peut remettre en question les avantages fiscaux du statut LMNP et avoir des implications fiscales significatives.

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