Quelle solution d'épargne choisir pour ma retraite ?

Publié le 21/09/22

3 minutes 29

Epargne et Placement
Retraite

La retraite reste l’un des sujets qui préoccupent le plus les Français. Pour preuve, selon une étude réalisée par la Caisse des Dépôts en avril 2021, 40 % des Français s’attendent à ne pas avoir de pension à travers le système par répartition. Mais une autre solution particulièrement intéressante existe pour préparer au mieux sa retraite : le Plan épargne retraite. Focus sur le fonctionnement et les avantages de cette solution d’épargne, avec des exemples précis et des conseils de professionnels. 

Le Plan épargne retraite, la solution la plus adaptée

Le Plan épargne retraite (PER) est sûrement la solution d’épargne la plus adaptée et la plus intéressante pour préparer sa retraite. Depuis 2019, le PER a pris la suite du Plan d'épargne retraite populaire (Perp) et du contrat Madelin, qui ne sont plus proposés depuis le 1er octobre 2020. Mais comment fonctionne le PER et en quoi se présente-t-il comme un levier pertinent ?

Le Plan épargne retraite permet, tout au long de votre vie active, de vous constituer un capital qui sera disponible au moment de votre départ en retraite. Son rendement se veut régulier et progressif. Le PER présente l’avantage, au choix, de pouvoir réduire vos impôts durant vos années actives, ou de réduire votre imposition dès votre départ en retraite.

Le retrait en capital

Après avoir épargné durant votre vie active, le PER vous donne la possibilité de bénéficier de la somme accumulée sous la forme d’un capital ou d’une rente viagère. Pour Claire Pouget, la directrice régionale Auvergne du cabinet Quintésens, le retrait en capital reste toutefois la solution la plus judicieuse et la plus intéressante.

Elle explique : « L’impôt, le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), ne s’applique que sur la plus-value des intérêts générés tout au long du plan. Pour le reste, et bien qu’étant considéré comme un revenu, ce capital échappe à l’impôt sur le revenu. Le capital peut donc servir à investir dans un bien meublé ou même en assurance vie, dont les taux d’intérêt remontent actuellement. »

Pour rappel, le PFU, également appelé « flat tax », est un taux global d’imposition de 30 %, qui se divise en deux prélèvements

  • un prélèvement de 12,8 % au titre de l'impôt sur le revenu ;

  • un prélèvement de 17,2 % au titre des cotisations sociales.

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La rente viagère

Autre possibilité offerte par le PER : récupérer le capital via une rente viagère au moment de la retraite. Toutefois, la somme Plan épargne retraite est imposée à des taux différents pendant la retraite, en fonction de l’âge. Claire Pouget précise : « La rente viagère est trop bloquante si l’on vise un investissement. Elle complique également la transmission ».

Toutefois, la directrice régionale Auvergne du cabinet Quintésens donne ses conseils pour profiter pleinement de sa solution d’épargne pour la retraite. « On peut également imaginer un double emploi du PER. Le particulier peut ouvrir un plan à son nom visant un versement en capital sans être touché par l’impôt sur le revenu au moment du départ à la retraite, puis un PER au nom de son enfant avec réduction d’impôts tout au long de sa vie active. Le « gain » réalisé pourra alors être placé sur une assurance vie en prévision de la retraite également. »

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Quelle meilleure solution pour profiter du PER ?

Si le PER se présente comme une excellente solution d’épargne pour votre retraite, différents choix s’offrent à vous tout au long de votre vie, selon l’imposition ou la sortie du PER choisie. Pour vous aider à comprendre, prenons un exemple concret.

Imaginons un particulier : Camille, 35 ans, célibataire sans enfant. Camille répond aux critères suivants :

  • revenu – 3 750 euros par mois ;

  • revenu net imposable – 45 000 euros. Taux marginal d’imposition (TMI) de 30 % ;

  • épargne – 338 euros par mois pendant 30 ans. Le plafond correspond à 10 % du revenu imposable moins la déduction forfaitaire de 10 %, soit 4 050 euros par an (sauf la première année)

  • placement du capital sur investissement à 4,5 %.

Réduction des impôts durant les années actives

Dans ce cas de figure, Camille souhaite profiter de la réduction d’impôts durant sa vie active. Grâce à la fiscalité du PER, Camille peut donc déduire 4 050 euros de son revenu imposable, qui atteint finalement 36 450 euros. Cela représente une économie d’impôts de 1 215 euros par an. Soit, sur 30 ans, 36 450 euros. Une somme que Camille a tout intérêt à réinvestir sur une assurance vie.

Après 30 ans d’épargne cumulée, Camille bénéficie de 122 680 euros de versements, auxquels s’ajoutent 133 573 euros d’intérêts nets de frais de gestion, soit un total de 256 253 euros. Deux solutions s’offrent alors à Camille.

Si elle opte pour une sortie en capital, la somme épargnée sera soumise à l’impôt sur le revenu (IR), et le fruit des intérêts reste soumis au PFU, soit 67 660 euros. Camille bénéficiera alors d’un capital disponible de 188 593 euros.

Si elle préfère une rente viagère, c’est l’IR sous le régime des rentes viagères à titre gratuit qui s’applique sur la mensualité versée. À partir de son départ à la retraite, Camille touchera 1 877 euros nets d’impôt par trimestre.

Réduction des impôts durant la retraite

Autre cas de figure : Camille souhaite attendre sa retraite pour bénéficier de la réduction d’impôts permise par le PER. Par conséquent, aucune baisse d’impôt n’est constatée sur l’épargne durant les années actives, mais lors de la sortie du PER.

Après 30 ans d’épargne cumulée, Camille bénéficie de 122 680 euros de versements, auxquels s’ajoutent 133 573 euros d’intérêts nets de frais de gestion. Soit un total de 256 253 euros.

En cas de retrait en capital, le capital épargné n’est pas soumis à l’IR, et le fruit des intérêts reste, lui, soumis au PFU. Dans ce cas, Camille dispose d’un capital disponible de 232 323 euros.

En cas de rente, c’est l’IR sous le régime des rentes viagères à titre onéreux qui s’applique de manière dégressive en fonction de l’âge. Par conséquent, Camille bénéficiera d’une rente variable selon l’imposition, donc en fonction de son âge.

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